Lorsqu’une moisissure apparaît dans un logement, la responsabilité de l’occupant est souvent pointée du doigt. Pourtant, il arrive fréquemment que la cause réelle soit structurelle, notamment liée à une VMC défaillante. Distinguer clairement l’origine de l’humidité peut avoir des implications importantes, tant pour la salubrité du bien que pour le traitement juridique du problème.
Identifier une VMC en panne : premiers gestes à réaliser
Une ventilation mécanique contrôlée qui ne fonctionne plus correctement nuit à l’équilibre hygrométrique du logement. Avant de suspecter une mauvaise utilisation par l’occupant, plusieurs vérifications simples peuvent être menées.
Le test de la feuille de papier
Approcher une feuille légère (papier toilette ou mouchoir) d’une bouche d’extraction permet de contrôler l’aspiration. Si la feuille ne colle pas, cela indique une défaillance mécanique. Ce test fonctionne mieux sur les bouches situées dans les pièces humides (salle de bain, cuisine).
Vérification du débit d’air
Une VMC peut sembler en marche, mais ne pas aspirer suffisamment d’air. Selon le CSTB, un système standard doit assurer un débit de 15 m³/h minimum dans une chambre et jusqu’à 135 m³/h dans une cuisine équipée d’une hotte.
Des débits mesurés inférieurs à ces seuils signalent un sous-dimensionnement ou un encrassement du système (source : Smartloc).
Taux d’humidité : des seuils révélateurs
Pour objectiver les causes, l’usage d’un humidimètre est conseillé. Le taux d’humidité mesuré, en surface ou en profondeur dans les matériaux, permet de qualifier la nature du problème :
| Taux d’humidité | Interprétation |
|---|---|
| Moins de 20% | Taux normal, pas de pathologie visible |
| 20 à 40% | Présence probable d’un pont thermique |
| Plus de 40% | Suspicion d’infiltration ou défaut d’étanchéité |
Ces données doivent être complétées par une inspection de la répartition de l’humidité sur les parois.
Moisissure : interpréter sa localisation
La position des moisissures offre des indications précieuses. Une répartition homogène sur les murs internes oriente l’analyse vers une ventilation insuffisante. En revanche :
- Des tâches noires localisées au bas des murs indiquent des remontées capillaires
- Une accumulation dans les angles ou coins de murs extérieurs suggère un pont thermique
- Des auréoles autour des appuis de fenêtre peuvent révéler des infiltrations liées à la maçonnerie ou à la menuiserie
Cette lecture visuelle croisée aux mesures d’humidité permet d’écarter un simple usage inadapté.
Évaluer l’usage de l’occupant
Pour que la responsabilité de l’utilisateur soit mise en cause, certaines conditions doivent être réunies. La ventilation naturelle et mécanique doit pouvoir circuler librement. Voici ce qu’il faut vérifier :
Aérations quotidiennes et hygiène de l’air
Les recommandations de l’ADEME préconisent d’aérer 10 à 20 minutes par jour. Un logement occupé par plusieurs personnes, équipé d’une douche et d’une cuisine utilisée quotidiennement, génère plusieurs litres de vapeur d’eau chaque jour. Une bonne habitude d’aération tend à réduire ce risque.
Grilles de transfert et détalonnage des portes
Les logements anciens sont souvent dépourvus de grilles ou de détalonnage de portes. Si la porte de la salle d’eau est hermétique au sol, l’air vicié ne peut être renouvelé, même avec une VMC en état de marche. Le manque de passages d’air entre les pièces engendre alors une humidité piégée au sein de l’habitat.
Repères techniques de la défaillance structurelle
Certains défauts récurrents signalent une cause structurelle :
- Présence d’humidité sur les vitrages intérieurs au réveil, malgré une VMC active
- Moisissure revenant systématiquement après traitement, dans les mêmes zones
- Absence de gaines de ventilation ou modèle VMC trop ancien
Lorsque ces signes s’accumulent, une expertise indépendante peut apporter une synthèse objective. Si nécessaire, elle peut intégrer un rapport de mesures hygrométriques, thermographiques ou d’inspection des conduits. Des professionnels spécialisés comme BEB Experts réalisent ce type d’évaluations destinées à documenter les pathologies du bâti.
Par ailleurs, en cas de litige locatif, les responsabilités peuvent être partagées. En complément d’un rapport technique, une revue du contexte locatif peut s’imposer. Nous avons d’ailleurs abordé les obligations du bailleur concernant les systèmes de ventilation dans notre article sur l’entretien de la VMC et les responsabilités associées.
Élargir l’analyse : humidité et défaut d’isolation
On oublie souvent le lien entre humidité et isolation défaillante. L’air chaud intérieur, au contact de murs froids, se condense. Ce phénomène est exacerbé lorsque l’isolation thermique du mur n’est pas continue ou présente des « ponts » : linteaux, angles non traités, jonctions du bâti mal soignées.
Une étude montrent que 30 à 40 % des logements anciens sont exposés à ces défauts (source : Baticopro), renforçant les chances de présence de champignons malgré un usage rigoureux.
La démarche probante consiste donc à combiner diagnostics, mesures et vérifications. C’est la seule manière fiable de départager dysfonction technique et comportement quotidien.
1 réponse
Thank you for your sharing. I am worried that I lack creative ideas. It is your article that makes me full of hope. Thank you. But, I have a question, can you help me? https://accounts.binance.info/register-person?ref=IXBIAFVY