Boîte aux lettres HS : remplacement à la charge du locataire ou du bailleur ?

Lorsqu’une boîte aux lettres tombe en panne ou devient inutilisable, la question de sa réparation ou de son remplacement pose un doute fréquent entre propriétaires et locataires. Qui doit en assumer la charge ? La réponse dépend de plusieurs critères, codifiés par la loi et précisés par des textes réglementaires. Voici un point complet pour mieux comprendre les responsabilités de chacun.

Responsabilité initiale de l’installation

La mise en place d’une boîte aux lettres fait partie des obligations du bailleur. Selon l’article R111-14-1 du Code de la construction et de l’habitation, tout logement doit être pourvu de sa propre boîte aux lettres installée à l’entrée de l’immeuble ou de la résidence. Cette dépense incombe donc au propriétaire, qui ne peut en exiger le remboursement auprès du locataire.

Réparation ou remplacement : ce que dit la loi

La distinction entre ce qui incombe au locataire et ce qui relève des obligations du bailleur repose principalement sur les articles 6 et 7 de la loi du 6 juillet 1989 et sur le décret n°87-712 du 26 août 1987. L’entretien courant est à la charge du locataire ; les réparations majeures, en revanche, sont du ressort du bailleur.

À la charge du locataire : entretien et réparations légères

Le locataire doit assurer l’entretien et les petites réparations liées à un usage normal de la boîte aux lettres. Cela comprend :

  • Le remplacement de la serrure ou du barillet si les clés ont été perdues
  • Le changement d’étiquette illisible
  • Les rayures ou légères déformations dues à l’usage
  • Le nettoyage régulier, recommandé jusqu’à 8 fois par an en zone littorale

Il s’agit davantage d’un devoir de vigilance que d’interventions techniques lourdes. Le locataire devra assumer ces coûts s’ils résultent de sa négligence ou d’une usure liée à l’utilisation quotidienne.

À la charge du bailleur : vétusté, sinistres et malfaçons

Lorsque la dégradation provient de la vétusté ou d’une installation non conforme, le bailleur a l’obligation d’intervenir. C’est le cas dans les situations suivantes :

Origine du problème Responsabilité
Usure naturelle (rouille, affaissement) Bailleur
Malfaçon ou défectuosité mécanique Bailleur
Mise en conformité (norme NF D27-404) Bailleur
Dommages dus à un sinistre naturel Bailleur

Si la boîte est inutilisable pour des raisons exhaustives comme la rouille perforante ou une charnière cassée sans intervention du locataire, c’est bien au propriétaire de procéder au remplacement.

Cas spécifiques : vandalisme et sinistres

Un cas récurrent concerne les actes de vandalisme. Lorsque personne n’est en cause directement, la prise en charge dépend du type de logement :

  • En immeuble collectif : Le propriétaire, parfois représenté par le syndic, doit faire réparer et peut se tourner vers l’assurance de la copropriété.
  • En maison individuelle : Le locataire peut devoir faire jouer sa propre assurance multirisque habitation.

Pour que l’assurance puisse fonctionner, un dépôt de plainte est souvent requis. Il permet de justifier qu’aucune faute n’incombe au locataire et d’engager la procédure de remboursement. Sur ce point, le portail de Manda liste les démarches essentielles à effectuer en cas de boîte aux lettres vandalisée.

Règles spécifiques en copropriété

Dans les immeubles soumis au régime de la copropriété, des règles de présentation peuvent s’appliquer. Le syndic peut imposer un affichage uniforme des noms ou interdire certains modèles de boîte. Le coût du changement d’étiquette peut dans ce cas être imputé au locataire, pour un montant généralement compris entre 15 et 30 €.

Par ailleurs, l’obligation de disposer d’une boîte aux lettres conforme à la norme NF D27-404 ne s’applique qu’aux bâtiments dont le permis de construire est postérieur au 12 juillet 1979.

Un partage des charges conditionné à l’origine du problème

Si vous êtes locataire et que votre boîte aux lettres devient inutilisable, il est important d’en identifier la cause avant tout. Une casse due à une brûlure ou à un choc causé par des tiers ne sera pas traitée de la même manière qu’une serrure bloquée par l’usure. Dans tous les cas, une discussion avec le propriétaire et, si nécessaire, l’appui de votre assureur ou du syndic permettra de clarifier la situation.

De manière similaire à d’autres équipements à usage partagé ou individuel, le partage des charges dépend du principe de bon entretien par le locataire et de mise à disposition d’un logement décent par le bailleur. Pour mieux comprendre ce qui relève de la vétusté ou de l’obligation de travaux dans un logement, vous pouvez aussi lire notre article sur les travaux à la charge du propriétaire en location meublée.

Sources et références utiles

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Rédaction du site locama immobilier. Nos articles sont choisi par des passionnés de l'immobilier. La rédaction s'appuie sur des textes de loi, des références officielles ainsi que l'intelligence artificielle pour rédiger les articles du blog.

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